Le mythe de Prométhée

Publié le : 26 novembre 20208 mins de lecture

Les personnages mythologiques exercent également leur fascination sur l’homme moderne. La mythologie antique rappelle des modèles universels, des archétypes de l’humanité au-delà de toutes les limites géographiques et historiques, donc toujours valables. Les mythes représentent les forces qui peuplent le monde intérieur des êtres humains et les expériences fondamentales auxquelles ils sont confrontés au cours de leur existence terrestre : le bien, le mal, la relation avec la Nature, le changement, l’amour, la haine. Parmi les personnages mythologiques les plus célèbres, il y a Prométhée, qui est à mi-chemin entre un dieu et un homme et n’appartient pas entièrement à la catégorie des dieux olympiques.

Descendance de Prométhée et origine de son nom

Prométhée est un Titan comme son père Japetus (frère de Cronos), mais il n’appartient pas à la lignée des dieux de l’Olympe. Le nom Prométhée vient de « pro- metis » (le devin, celui qui pense avant les autres). Quant à la femme qui a donné naissance à Prométhée, la tradition grecque ne comporte pas d’éléments univoques : il y a ceux qui font référence au nom de Climène et ceux qui font référence au nom d’Asie, fille d’Océan.

L’alter-ego de Prométhée est son frère Epiméthée, qui, en raison de son impulsivité et de son manque de rationalité, est trompé par Zeus. Outre Epiméthée, la tradition mythologique attribue à Prométhée deux autres frères : Ménétius et Atlas. Parmi les trois, Prométhée se distingue par sa ruse et son habileté et prend toujours parti pour les êtres humains contre les Dieux, représentés par le Divin Zeus, qui est ponctuellement en colère contre lui.

À lire en complément : Pilate, l’homme qui condamna Jésus

Prométhée et le destin des hommes

Le mythe de Prométhée est directement lié à la naissance de l’humanité et au clivage qui en résulte entre les dieux et les hommes. Il fut un temps où ils vivaient ensemble sans aucune discorde. Un jour, cependant, une discussion surgit entre les dieux et les hommes au sujet de la division des parties d’un taureau. Zeus, appelé à intervenir pour résoudre l’affaire, pense confier la décision au sage Prométhée.

La division de l’animal ne représente pas une opération purement technique, car elle marque la frontière nette entre la condition des dieux et celle des hommes. Prométhée a la très lourde tâche de définir la frontière exacte entre le monde des dieux et celui des hommes.

À découvrir également : La Guerre de Troie

La tromperie de Prométhée à Zeus

Prométhée procède avec un soin extrême pour nettoyer l’animal, coupe la chair, ramasse les os et cache la partie la plus charnue dans le ventre sale et visqueux du taureau. Puis il en obtient deux paquets et les soumet au tamisage de Zeus, qui opte pour la partie de la chair qui lui semble la plus appétissante et la plus claire. Mais une fois le paquet ouvert, Zeus se rend compte qu’il a été trompé, car l’emballage ne contient que des os, bien nettoyés et astucieusement ramassés. La colère de Zeus envers Prométhée est à ce stade incontrôlable.

L’incendie et les conséquences de la tromperie

Suite à la tromperie de Prométhée, Zeus décide de voler aux hommes l’un de leurs biens les plus précieux, le feu. Cela fait retomber l’humanité à un niveau inférieur, plus proche de celui des bêtes. Le feu est un élément naturel qui, dans la mythologie grecque, symbolise la puissance divine et représente le pouvoir de connaissance que les Dieux avaient donné aux hommes pour réaliser le progrès.

Outre le feu, Zeus enlève aux hommes la disponibilité du blé, considéré comme la principale source de nourriture et qui, autrefois, poussait spontanément dans les champs, sans aucun effort. Dorénavant, les hommes seront obligés de travailler dur pour faire pousser le blé, en creusant la terre nue et en attendant que les graines plantées germent pour pouvoir récolter.

Prométhée et la graine de feu

Mais Prométhée, pour réparer le malheur apporté aux hommes, entre dans l’Olympe et parvient à voler une « graine de feu » et l’emporte dans un tonneau sans être vu. Le feu que Prométhée donne aux hommes, cependant, n’est pas comme le feu divin. Étant donné qu’il est généré à partir d’une graine, il doit toujours être nourri. Lorsque le Père des Dieux se rend compte que le feu est revenu briller dans le monde des hommes, il se met très en colère et médite une vengeance furieuse. En effet, peu de temps après, il ordonne à Héphaïstos, le Dieu de la métallurgie, de mouler dans l’argile une jeune et belle forme féminine sur laquelle les déesses de l’Olympe soufflent le souffle de vie pour la rendre en toutes choses comme une femme en chair et en os.

La Pandore, la boîte et les maux du monde

Cet archétype de femme s’appelle Pandore, belle et ornée de bijoux brillants, et ressemble à une déesse. Derrière sa beauté désarmante se cache la tromperie. De peur que la colère divine ne frappe le sage Epimède, Prométhée fait jurer son frère de n’accepter aucun cadeau des Dieux. Mais lorsque la belle Pandore lui rend visite, Epimède oublie tout serment et est séduit par la femme. Épimède épouse Pandore et la fait vivre dans sa maison.

Zeus a l’intention de réaliser son plan de vengeance. Il dit alors à la femme de fouiller la maison de son mari à la recherche d’un bocal bien couvert et caché. Pandora cherche la jarre dès que son mari part, et la trouve dans le garde-manger. Sur la suggestion de Zeus, elle ouvre le couvercle pour regarder ce qu’il y a à l’intérieur, mais le referme immédiatement comme le Dieu lui dit de le faire.

De la jarre sortent tous les maux du monde qui, jusqu’à ce moment, étaient restés cachés sans tomber sur les hommes : la douleur, la peur, la pauvreté, la mort, la guerre, la violence. Seule l’attente de l’avenir (« elpis ») reste emprisonnée dans le conteneur, laissant au moins aux hommes la possibilité d’avoir l’espoir comme seule consolation. De cet épisode découle le mythe de la boîte de Pandore.

Prométhée et Chiron

La punition contre Prométhée est assez sévère, puisque Zeus l’emprisonne sur une montagne en l’attachant à une colonne. Le pauvre Prométhée devient la victime de l’aigle de Zeus, qui se nourrit de sa chair. Chaque jour, le rapace dévore le foie de Prométhée, qui repousse le lendemain pour redevenir la nourriture de l’aigle.

Pour libérer Prométhée de ce triste sort, le Centaure Chiron est immortel. Un échange a lieu entre Prométhée et Chiron : le premier reçoit l’immortalité de Chiron en échange de son droit de mourir. Le pauvre Chiron, blessé, souffre beaucoup physiquement et voudrait mettre fin à sa douleur par la mort, mais étant immortel, il n’en a pas le droit. Grâce à cet échange, Prométhée est enfin libre.

Plan du site