A la recherche de l’Atlantide

Publié le : 25 avril 20197 mins de lecture

L’Atlantide, île légendaire présumée engloutie par les flots il y a de cela des milliers d’années, a déconcerté les scientifiques pendant plusieurs générations. Cependant, d’où trouve-t-elle ses origines ? Peut-être bien d’un certain Platon…

Platon a fait entrer dans l’histoire l’île fabuleuse de l’Atlantide avec ses récits le Critias et le Timée, sources uniques et originelles rédigées quatre siècles avant J.-C. ; dès lors, le mythe de l’Atlantide n’a jamais cessé de croître ! La civilisation atlante s’est progressivement imposée comme un peuple légendaire incontournable, base fantasmée des origines même d’une l’humanité destinée à une fin tragique et violente. Le philosophe évoque une île merveilleuse située dans l’océan Atlantique, au-delà des Colonnes d’Hercule, actuel détroit de Gibraltar.

Un immense empire insulaire qui aurait atteint une apogée culturelle, scientifique et sociale, avant de sombrer dans la corruption pour être finalement réduit à néant il y a près de 11 500 ans. Platon nous propose une description extrêmement détaillée de l’Atlantide, de sa géologie, son architecture, sa végétation luxuriante et ses animai exotiques, mais également de son organisation politique, militaire et économique. « Puis tout ce que la forêt fournit de matériaux pour les travaux des charpentiers, l’île le produisait aussi en abondance.

Elle nourrissait aussi abondamment les animaux domestiques et sauvages. On y trouvait même une race d’éléphants très nombreuse ; car elle offrait une plantureuse pâture non seulement à tous les autres animaux qui paissent au bord des marais, des lacs et des rivières, ou dans les forêts, ou dans les plaines, mais encore également à cet animal, qui par nature est le plus gros et le plus vorace. En outre, tous les parfums que la terre nourrit à présent, en quelque endroit que ce soit, qu’ils viennent de racines ou d’herbes ou de bois, ou de sucs distillés par les fleurs ou les fruits, elle les produisait et les nourrissait parfaitement, et aussi les fruits cultivés et les secs, dont nous usons pour notre nourriture, et tous ceux dont nous nous servons pour compléter nos repas, et que nous désignons par le terme général de légumes, et ces fruits ligneux qui nous fournissent des boissons, des aliments et des parfums, et ce fruit à écailles et de conservation difficile, fait pour notre amusement et notre plaisir, et tous ceux que nous servons après le repas pour le soulagement et la satisfaction de ceux qui souffrent d’une pesanteur d’estomac; tous ces fruits, cette île sacrée qui voyait alors le soleil, les produisait magnifiques, admirables, en quantités infinies. Avec toutes ces richesses qu’ils tiraient de la terre, les habitants construisirent les temples, les palais des rois, les ports, les chantiers maritimes, et ils embellirent tout le reste du pays (…) ». Cité idéale aux limites géographiques imprécises, elle fut au commencement un monde parfait, harmonieux, régit par l’équilibre et la bonté. Mais ses habitants, à l’origine purs et sages, basculent progressivement dans les travers humains et deviennent belliqueux, décadents, corrompus. Ils seront précipités au fond de l’océan par la colère de Zeus et d’une Nature déchaînée.

Les chercheurs de civilisations perdues sont encore nombreux aujourd’hui à espérer localiser un jour la fameuse Atlantide désormais immergée, lieu mythique où se serait développée la civilisation-mère de l’humanité. Il est vrai que d’importantes découvertes archéologiques et géologiques font vaciller régulièrement nos certitudes sur l’histoire des hommes antiques. C’est sur la base de cette argumentation que les explorateurs poursuivront sans relâche leurs tentatives de localisation du continent perdu. Célébré historien que certains désignent comme le père du diffusionnisme atlantéen, Ignatus Donelly (1833-1901) incarne parfaitement ces générations d’hommes passionnés et aventuriers, qui refusent de se résigner à l’idée que Atlantide ne sont qu’une fabuleuse légende. Dans « Atlantide – monde antédiluvien » publié en 1882. Il résume cet état d’esprit : « Mous venons de commencer à comprendre le passé. Il y a cent ans encore, le monde ne savait rien de Pompii et Herculanum, du lien linguistique qui unit les nations indo-européennes, de la signification des inscriptions trouvées sur les tombes et les temples d’Egypte, du sens des Inscriptions cunéiformes de Babylone, des merveilleuses civilisations révélées par les vestiges du Yucatan, du Mexique et du Pérou. Nous sommes encore sur le seuil ; mais l’investigation scientifique avance à pas de géant Qui peut affirmer que dans cent ans les musées du monde ne seront pas décorés de statues, « et d’instruments provenant de l’Atlantide et si les librairies du monde entier ne proposeront pas la traduction de leurs inscriptions, apportant une lumière nouvelle sur toute l’histoire du passé de la race humaine et sur tous les grands problèmes qui rendent perplexes nos penseurs ?».

Preuve flagrante de la fascination intacte pour cette civilisation mythique, des centaines d’ouvrages se sont penchés à partir de la fin du 19″ siècle sur une survivance supposée de cette race primitive mais hautement évoluée. Selon plusieurs légendes, des Atlantes ayant échappé à la tragédie finale et à l’engloutissement de l’île se seraient réfugiés sur d’autres continents, emportant avec eux des millénaires de savoir et de culture, influençant profondément les civilisations qui les accueillirent Les références littéraires à l’Atlantide sont légion ; nous citerons tout particulièrement le génial Arthur Conan Doyle (1859-1930) et son ouvrage de science- fiction « Le Monde perdu » (1912). Reprenant le mythe de Platon, Doyle dépeint une Atlantide engloutie mais encore habitée par des Atlantes possédant d’extraordinaires pouvoirs, comme la capacité d’opérer la scission de l’atome ou de transformer leurs pensées en images. Jules Verne fait également ressurgir l’Atlantide dans l’imaginaire collectif avec ses romans « L’île mystérieuse » (1874) et « Vingt mille lieues sous les mers» (1868), ou encore « L’éternel Adam » (1910). Mais ce ne sont que deux auteurs parmi des milliers d’autres, chacun apportant sa contribution à la pérennité de la légende.

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